Nutrition
Manger des fast-foods et creuser sa tombe avec sa bouche
Les chaînes de restauration rapide se multiplient dans les capitales africaines.

Les fast-foods se multiplient dans les capitales africaines. Les grandes enseignes internationales rivalisent avec quelques marques locales à grand coup de publicité. Ce qui rend les prix de plus en plus abordables. Conséquence, un nombre exponentiel de personnes consommant ces aliments transformés. Si dans certaines régions l’on consomme encore plus de manioc et d’ignames que de hamburgers, il faut admettre que la restauration rapide s’est développée à un rythme rapide. Les raisons ? L’effet de l’augmentation des revenus, de l’urbanisation rapide et de l’évolution des habitudes alimentaires et des modes de vie, explique TheConversation.com.
Le processus a commencé, il y a une trentaine d’années. En 1992, Casablanca (Maroc) a été la première ville africaine et arabe à accueillir McDonald’s. La franchise est aujourd’hui présente dans plusieurs pays, au côté d’autres géants comme Burger King, KFC, Pizza Hut et Subway. Mais déjà, en 1986, la première chaîne de fast-food nigériane voyait le jour. Mr Bigg’s offrait alors frites et burgers, mais aussi tourtes et poulets grillés. D’autres enseignes locales se sont inspirées du modèle américain : Mama Cass, Tantalizers, Sweet Sensation ou encore Chicken Republic. Un succès fulgurant, si bien qu’en 2009, l’on estimait à 800 le nombre de fast-foods au Nigeria, rappelle Jeuneafrique.com. En Côte d’Ivoire, le premier Burger King a ouvert dans en 2015 et, trois ans plus tard, sept autres l’ont suivi, indique le blog Slowfood.fr.
Risques d’obésité et de diabète
Allodocteurs.africa s’inquiète de cette tendance. Pour le site, les fast-foods menacent le continent en même temps qu’ils captent la manne financière d’une classe moyenne émergente qui trouve ce type de nourriture tendance. « La malbouffe est à l’origine de 8 millions d’obèses, plus de 500 000 insuffisants cardiaques, 10 millions d’hypertendus et plus de 2 millions de diabétiques au niveau mondial », s’alarme-t-il. Le média pointe les risques d’obésité, un problème devenu une véritable question de santé publique sur le continent. Selon des chiffres de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 12% des adultes sont en surpoids. « L’obésité chez les 7 à 11 ans serait passée de 4% en 1990 à 7% en 2011. Elle devrait atteindre 11% à l’horizon 2025 », ajoute Nofi.media.
De son côté Slate.fr met l’accent sur les conséquences de la Junk food sur la santé mentale. Le site évoque une étude espagnole datant de 2011, qui estiment ce type d’alimentation expose à des risques de dépression 48% plus élevés que ceux qui n’en consomment pas. Même si la psychanalyste Catherine Grangeard tempère. « Il faut éviter les analystes simplistes consistant à dire “Vous mangez mal, donc vous risquez la dépression”. Il y a des structures qui font qu’un facteur plus un autre plus autre peut conduire à la dépression », nuance la spécialiste. Cela dit, une autre étude de 2015 souligne les risques de troubles de mémoire chez les adolescents.
Comment comprendre alors l’engouement autour de mode de consommation ? Sur Full-news.tg, la nutritionniste togolaise Dapou Hadja Tchapo répond: « l’émergence d’une classe moyenne a fait croire que les plats locaux sont pour les pauvres. Les fast-foods confirmeraient une appartenance à une classe aisée. Or, les personnes vraiment aisées font très attention à la qualité de ce qu’elles mettent dans leur assiette. »
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