La circoncision sert-elle vraiment à quelque chose?

L’île de Madagascar entre dans la période hivernale. C’est le moment le plus souvent choisi par les familles pour faire pratiquer le rite de la circoncision sur les garçons âgés entre 1 et 4 ans. La saison froide serait idéale pour faciliter la cicatrisation et éviter les infections après l’ablation du prépuce.

Cette coutume très ancienne est appelée Ny Famorana. Elle a plusieurs significations dans la société malgache. Le sang versé sur le sol pendant la circoncision serait le symbole de l’union de l’enfant avec la terre de ses ancêtres. Les Malgaches y voient aussi une pratique pour garantir la virilité et la fertilité du futur homme. La croyance est telle que dans certaines familles, un homme non-circoncis ne pourrait pas être inhumé au caveau familial à son décès.

Mais la circoncision peut aussi s’effectuer pour des raisons médicales et d’hygiène. Selon les spécialistes, le prépuce pourrait stocker des microbes et des bactéries, responsables de nombreuses infections. Les médecins confirment que l’opération peut aider à prévenir contre les maladies sexuellement transmissibles.

Risques d’hémorragies

Désormais, deux options s’offrent aux parents Malgaches. La méthode traditionnelle ou la méthode moderne. Pour la première, l’opération est effectuée par un Rain-jaza, un circonciseur traditionnel, sans anesthésie. Ce dernier se sert d’un couteau spécial ou un morceau de bambou. La plaie et ensuite nettoyée par du Rano mahery, une eau puisée dans une source naturelle au crépuscule, par les hommes de la famille.

D’autre part, la méthode dite à l’américaine est la plus prisée des habitants des zones urbaines. Ce type de circoncision semble moins douloureuse, et la cicatrisation est assez rapide. Elle est effectuée par des médecins spécialistes, qui ont recours à des matériels plus modernes comme la capsule ou le bistouri.

Chaque année, se déroulent des campagnes de circoncision à l’américaine qui permettent de circoncire les enfants Malgaches gratuitement. Ce qui évite aux familles de devoir débourser entre 13 et 45 dollars, une fortune à Madagascar. Cependant, lors de ces campagnes, les risques sont nombreux et quelques accidents ont été signalés: ablation totale du pénis ou hémorragies ayant entraîné le décès de l’enfant. La raison? Ces campagnes sont menées de façon expéditive pour satisfaire une demande trop grande.