Humanitaire

Peut-on parler du planning familial en zone de conflit?

Reportage au camp de déplacés de Bulengo, à Goma, de notre correspondant en RDC.

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Dans la ville touristique de Goma, à l’est de la République démocratique du Congo, se trouve le camp de déplacés de Bulengo. Le site abrite enfants, femmes et hommes fuyant le conflit qui sévit dans la région. Plus la guerre s’intensifie, plus le lieu s’accroît au-delà de ses capacités d’accueil. Plus de 100 000 personnes y vivent dans conditions difficiles.

Résultat, une situation humanitaire et sanitaire alarmante. Notamment en ce qui concerne la santé sexuelle et reproductive des femmes et des jeunes filles. Dans une telle promiscuité et tel climat de d’insécurité, celles-ci se retrouvent exposées à des dangers de toute sorte et souvent sans moyen de s’informer.

Néanmoins, des ONG locales et internationales se mobilisent pour apporter des solutions, plus spécifiquement à travers des actions de sensibilisation au planning familial. « C’est un bon outil pour prévenir des grossesses issues de viols, ou des cas d’inceste », explique Mwami Dubois, médecin dans une des cliniques mobiles déployées au camp de Bulengo. « Imaginez une mère qui conçoit dans de telles conditions, quel sera son sort et celui de l’enfant quand il naîtra ? », ajoute-t-il, d’une voix préoccupée.

Pour éviter le pire

Précisément pour cette raison, certaines femmes parviennent à s’arracher des pressions quotidiennes pour se rapprocher des services de planning familial. « On manque où dormir, on manque de nourriture, on manque de tout, il y a des maladies. Tomber enceinte ne ferait qu’aggraver les choses », confie une réfugiée ayant souhaité l’anonymat pour des besoins de sécurité.

Diverses méthodes sont mises à la disposition de ces femmes et jeunes filles. Cela va des implants, préservatifs, injectables aux pilules du lendemain. Le tout est fourni gracieusement par IPAS, une organisation humanitaire américaine spécialisée en santé de la reproduction.

Ces actions de prévention sont plus qu’une nécessité. Car, malgré le traumatisme et les conditions de vie inhumaines des déplacées, la sexualité demeure un droit si elle est consentie.

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