Évitons d’acheter nos dessous à la friperie

Dans la plupart des marchés de la friperie partout dans les pays africains, il est un produit qui se vend bien. Ce sont les sous-vêtements. Au marché de Nkololoun (Douala, Cameroun), le site La Plume de l’aigle raconte qu’il y en a pour tous les goûts: slips, gaines, boxers, soutiens-gorges, bustiers, strings ou nuisettes. Ils ne coûtent pas cher et font les affaires de nombreuses personnes aux revenus très limités.

Mais le jeu en vaut-il la chandelle si l’on s’en tient aux risques encourus ? « On n’a aucune garantie sur l’hygiène des personnes qui les ont portées, et l’on est presque sûr que cela n’a pas été désinfecté. Car, malgré le lavage, des bactéries peuvent subsister sur le linge, en particulier, les sous-vêtements qui sont en contact direct des sécrétions », prévient Ginette Tuayon, médecin à Douala. Le dermatologue burundais Elie Mupera évoque, pour sa part, des lésions mycosiques pouvant survenir chez la femme au niveau des seins. Dans Guineenews.org, le Dr Ibrahima D., du servie infectiologie du CHU de Donka (Conakry, Guinée), alerte sur les risques de réaction allergiques liés aux produits chimiques appliqués sur les balles de linge avant l’embarquement.

User de prudence

Les risques d’infections gynécologiques et dermatologiques sont d’autant plus importants que les conditions d’emballage et de transport de ces marchandises ne semblent pas très contrôlées. « Après avoir traversé diverses intempéries pendant le transport de l’Europe vers l’Afrique, ces articles sont ensuite exposés à la poussière, à la pluie et au soleil lorsqu’ils arrivent sur les étals des marchés. Certains vendeurs les exposent parfois à même le sol sur des sachets dont la propreté reste à désirer », commente Opera News.

Soul est vendeur de friperie au grand marché Madina de Conakry depuis une vingtaine d’années. S’il reconnaît qu’il arrive que certains articles soient tachés, il a une solution pour sa clientèle, rapporte Guineenews.org : « Il suffit de bien les laver avec de l’eau de Javel avant de les porter », lance-t-il à nos confrères de Guineenews.org. Certes, l’astuce est loin de suffire. Mais elle constitue un premier barrage aux microbes.