L’iboga, plante au cœur d’un trafic juteux au Gabon

L’iboga est un arbre d’Afrique centrale, en particulier du Gabon. Depuis des siècles, son usage est sacralisé à travers le bwiti, un rite initiatique ancestral. À partir des années 1960-1970, il a été rendu célèbre par sa molécule, l’ibogaïne. Cette molécule appartient à la catégorie des psychotropes (drogues aux effets hallucinogènes ou psychédéliques). Elle serait très efficace pour le sevrage aux addictions.

Selon Sciencesetavenir.fr, la consommation de cette molécule permettrait aussi de soigner le stress post-traumatique. Le produit agit en trois phases. La première est une phase hallucinogène: le sujet est transporté dans un trip où il voit défiler les épisodes de sa vie. Dans la deuxième phase, le sujet réfléchit profondément sur soi. La troisième comprend une conscience accrue, une stimulation légère et, éventuellement, une perturbation des habitudes de sommeil.

 La teneur spirituelle de l’iboga est tout aussi marquante. NationalGeographic.fr reprend à ce propos des témoignages de consommateurs. « L’ibogaïne immerge dans des sujets profonds et vous aide à y voir plus clair à tel point que les cures traditionnelles font pâle figure à côté », raconte l’un d’eux y ayant eu recours pour mettre fin à une dépendance de sept ans aux opioïdes.

Convoitises tous azimuts

Seulement, la recherche scientifique n’a jusque-là pas validé la consommation de la plante d’iboga et sa molécule. « Sans doute refroidie  par l’usage mystico-spirituel de l’ iboga et par la pression d’une industrie pharmaceutique peu encline à partager le marché du sevrage aux opiacés », avance Plantes-et-sante.fr. D’où le fait qu’il soit considéré comme un stupéfiant en Occident, et donc interdit.

Malgré cela, sa popularité et son efficacité en font une plante convoitée par les laboratoires internationaux pour ses vertus thérapeutiques. «C’est l’un des meilleurs produits, sinon le meilleur, pour lutter contre l’’addiction aux drogues telles que l’héroïne, la cocaïne et toutes les autres drogues dures», estime Gabonreview.com. En Afrique centrale, il est considéré comme l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Le média ajoute que plus de 90% de l’iboga vendu actuellement dans le monde provient du Gabon.

De fait, la demande d’ibogaïne est sans cesse croissante. D’après le Nationalgeographic.fr, la plante est désormais sujette au braconnage et à de la contrebande. « Le gramme d’iboga avoisine 5 euros. Un pied d’iboga adulte est valorisé à environ 1 million de francs CFA quand le paysan s’en sépare pour 5 000 francs CFA. Il y a donc un problème de répartition des revenus», explique à Afrique-news.info.

Afin de résorber le phénomène, l’iboga est classé au patrimoine national du Gabon depuis 2000.