Quand la vente de maïs grillé s’impose aux abords des rues en RDC

Comme à chaque tombée de la nuit, au lieu-dit Rond-point ULPGL, principal point de passage de la ville touristique de Goma (est de la RDC), c’est l’effervescence. Les va-et-vient des habitants se mêlent aux klaxons des voitures et aux appels des vendeurs à la criée. Ici, l’on vend de tout, surtout de la nourriture. Depuis quelques années, il s’y est développé un commerce informel de fruits et céréales. Un lieu stratégique donc.

Système D

Sur un bout de trottoir, une jeune fille attire l’attention. Elle s’appelle Christelle et a 18 ans. Assise sur un petit tabouret, elle tient devant elle un fourneau à braises ardentes où elle fait griller des épis de maïs. Elle les vend aux passants, dont la majorité revient du travail. «Les gens qui descendent dans ces bus ici aiment nos maïs parce qu’ils sont sucrés, certains grignotent ici d’autres en achètent pour amener chez eux à la maison», raconte-t-elle en surveillant son barbecue. Christelle vend un épi de maïs grillé entre 500 et 1 000 francs congolais. Tout dépend de la qualité et de la quantité des graines.

Toutefois, Christelle, Diplômée sans emploi, la jeune femme s’est lancée dans cette activité afin de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Mais elle n’est pas seule au Rond-point ULPGL. Sur le même trottoir, d’autres vendeuses de maïs grillés sont installées. Parmi elles, Jacqueline Kavira, la mère de Christelle. La chaleur qui se dégage de son barbecue de fortune la fait transpirer à grosses gouttes. Mais elle ne se laisse pas décourager. «Grâce à ce travail, je suis capable de répondre aux besoins de mes enfants et payer leur scolarité», lance-t-elle sur un ton bravache. Sans doute en est-il de même pour toutes les personnes menant cette activité dans toute la ville de Goma.

Des vertus nutritives

En République démocratique du Congo, le secteur informel, qui inclut la vente de maïs grillés représente entre 81% et 97% de l’économie, selon la Banque mondiale et la Confédération syndicale du Congo (CSC). Dans ce pays, le taux de pauvreté est tel que 60 millions de personnes vivent avec moins de 2,15 dollars par jour. Le système D est donc le principal moyen de survie.

Si le maïs a un tel succès. C’est aussi parce qu’il ne coûte pas cher et qu’il est nourrissant. Riche en protéines, fibres et glucides, il contient peu de lipides. Son apport en potassium et son malgré un index glycémique faible favorisent une bonne tension artérielle. Autre avantage, la vitamine A et les caroténoïdes qu’il contient sont des antioxydants bénéfiques pour la bonne santé des yeux.