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Comment la diaspora africaine finance les systèmes de santé

Les résidents africains à l’étranger sont un acteur clé de la santé publique sur le continent.

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Plus de 60 ans après les indépendances, la plupart des pays africains peinent toujours à offrir des systèmes de soins solides à leurs habitants. Selon une enquête d’Afrobarometre, plus de 60% des Africains manquent de soins médicaux. Si bien que la diaspora installée en Europe ou aux États-Unis est souvent obligée de suppléer leurs pays d’origine dans la fourniture de services de santé de base. Le site AlloDocteurs.africa revient avec force détails sur ce constat. « En plus d’envoyer annuellement entre 32 à 40 milliards de dollars sur le continent, les résidents africains à l’étranger font tout pour assurer une bonne prise en charge sanitaire à leur communauté », souligne-t-il.

Le média illustre son propos avec des exemples parlants. La construction d’un hôpital ultra-moderne à Bongourou, localité située à 70 km de Kayes (Mali), financée à heureux de 4 milliards de francs CFA par une famille malienne installée au Canada. Des dispensaires remis aux normes à Diourbel (Sénégal) grâce à une association des ressortissants de la région vivant en Italie. Selon le président de cette association, Cheikh Saadibou Mboup, cité par AlloDocteurs Africa, les 36 millions de continentaux établis partout dans le monde sont prêts à envoyer des équipements sanitaires ou à contribuer à leur achat. « Nous rencontrons d’énormes difficultés pour acheminer ce matériel médical de l’Europe vers le Sénégal », se désole-t-il.

L’impact du Covid-19

L’Organisation internationale des migrations (OIM) est pour sa part convaincue que « la mobilisation de la diaspora peut contribuer au développement d’un système de santé durable ». Et Rachel Ndirangu, responsable plaidoyer à l’ONG Path d’ajouter: « L’engagement communautaire reste essentiel pour définir les besoins et déployer des approches centrées sur les personnes afin de co-créer des solutions. »

Seulement, depuisla crise sanitaire, il est devenu plus difficile d’envoyer de l’argent vers les pays d’origine, estime la Franco-Malienne Sokona Niakhaté, élue locale en banlieue parisienne, sur histoire-immigration.fr, le site du Musée de l’histoire de l’immigration (Paris). « La question a été de savoir comment contribuer aux dispositifs de solidarité qu’il s’agissait de mettre en place pendant le Covid-19. La diaspora s’ est impliquée en partageant son expérience, ses savoirs, en s’associant à un maillage citoyen, institutionnel et associatif qui a permis d’organiser de nouvelles formes d’action et de soutien », fait-elle savoir.

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