Société
Tunisie : le passe sanitaire obligatoire ne passe pas
Afin d’accélérer le rythme de la vaccination contre le coronavirus, la Tunisie a décidé d’imposer présentation d’un certificat.
Afin d’accélérer le rythme de la vaccination contre le coronavirus, la Tunisie a décidé de serrer la vis en imposant la présentation d’un certificat pour accéder dans les espaces et manifestations publics et privés.
Désormais, il est impératif de présenter un certificat prouvant l’achèvement du schéma vaccinal contre le Covid-19 pour pouvoir accéder aux différents services et administrations publics, mais aussi pour pouvoir accéder à son lieu de travail.
La décision, considérée en Tunisie comme une obligation à se faire vacciner, suscite une grande polémique. En effet, même si les autorités la justifient par les craintes d’une nouvelle vague de contaminations dans un pays lourdement impacté par l’épidémie, les anti-vaccins commencent à exprimer leur ras-le-bol.
Riadh Daghfous, membre du Comité scientifique contre le Covid-19, a déclaré que l’obligation du passe sanitaire vise à éviter de nouvelles fermetures. « Les endroits concernés par cette décision sont ceux qui sont obligés de fermer leurs portes à chaque grande vague d’infection », a-t-il expliqué.
« Mesure liberticide »
Des arguments qui ne semblent pas avoir convaincu. Le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) dénonce une décision liberticide et affirme que cette mesure est synonyme d’une exclusion totale des personnes refusant de se faire vacciner. Romdhane Ben Amor, porte-parole du FTDES a fait part de son opposition quant à l’obligation du passe sanitaire, estimant que cette mesure fait fi de la liberté de déplacement et du droit au travail.
Notons que l’article 6 du décret imposant ce passe sanitaire prévoit la suspension immédiate des agents de l’Etat, des collectivités locales, des instances, institutions et établissements publics, ainsi que la suspension du contrat de travail des salariés du secteur privé jusqu’à présentation de ce document. La période de suspension n’est pas rémunérée, ajoute l’article.
Le nombre de contaminés a, depuis l’apparition du coronavirus en Tunisie en mars 2020, atteint plus de sept cent mille cas dont 685 millepatients rétablis. Le nombre total de décès s’élève, quant à lui, à vingt-cinq mille personnes. Plus de quatre millions disposent d’un schéma vaccinal complet.