Environnement
Le Sahel peut-il être reboisé?
Le projet de Grande muraille verte connaît un important retard.
Les différents conflits auxquels plusieurs pays africains sont confrontés fragilisent la lutte contre les effets du changement climatique. L’un des exemples les plus emblématiques est la lenteur qu’observe la réalisation du projet de la Grande muraille verte. Lancée en 2007, cette initiative ambitieuse entend restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées par la sécheresse, de la bande sahélienne jusqu’à la Corne de l’Afrique, d’ici 2030.
«Elle devra offrir une sécurité alimentaire et hydrique, un habitat pour les plantes et les animaux sauvages, et une raison pour les habitants de rester dans une région en proie à la sécheresse et à la pauvreté», rappelle le PNUE (Programme des Nations unies pour l’environnement). Début 2023, l’Union africaine avait décidé d’étendre l’initiative à l’Afrique australe.
Bilan mitigé de la Grande muraille verte
Mais, bientôt dix-set ans après le démarrage du projet, les résultats demeurent encore faibles, se désolent les Nations unies. Seulement 20% de l’objectif auraient été atteints, ajoute Afrika21.africa. Le Sénégal et l’Éthiopie étant les pays où l’expérience a le mieux marché. Qu’est-ce qui provoque ce retard? D’abord, le manque de financements. Ensuite, les conflits qui frappent les pays cibles de la Grande muraille verte.
Le site Africanews.com évoque ainsi le cas du Soudan, où la fluctuation du marché de la gomme arabique pousse désormais les agriculteurs à exploiter autrement l’acacia gommier. «De nombreux agriculteurs préfèrent couper leurs acacias et les vendre pour en faire du charbon, afin d’avoir un revenu plus stable», complète Geo.fr. En raison de sa grande résistance à la sécheresse, l’acacia gommier est l’un des arbres les plus importants de ce programme de reforestation.
Des pistes de solutions durables
Afin de réactiver le projet de la Grande muraille verte, une initiative, Reset GMV, a été lancée en avril 2023. Il s’agit de «mettre en réseau les scientifiques pour produire des connaissances, afin de capitaliser sur tout ce qui a déjà été fait, mais surtout pour avancer vers des solutions durables au service des populations les plus vulnérables», explique, sur Scidev.net, Oumarou Malam Issa, chercheur à l’Institut de recherche démographique.