Société

IVG: un droit à l’avortement encore très théorique

En Tunisie, le débat est relancé, nourri par des pesanteurs sociales.

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L’affaire avait fait grand bruit en Tunisie. Cinq fœtus non développés avaient été découverts dans un pot sur le toit d’un cabinet médical, au nord du pays. Cela avait conduit à l’arrestation du médecin propriétaire du cabinet en question, et rouvert le débat sur l’avortement. 

L’avortement en Tunisie est légal depuis plusieurs décennies et pratiqué gratuitement, à la demande de la femme, jusqu’à trois mois de grossesse. Cependant, les relations hors du cadre du mariage conduisent certaines femmes et couples à pratiquer ces opérations dans des cabinets parfois illégaux. 

Figure d’exception dans la région arabe et musulmane, la Tunisie a légalisé, en effet, la pratique de l’IVG dès 1973, mais cette pratique est toujours sujette à des barrières sociales, morales et religieuses.

Le plaidoyer des féministes

Les femmes risquent des complications liées à la pratique des avortements par des personnes non-qualifiées. Selon des chiffres officiels, jusqu’à 4000 avortements clandestins sont recensés chaque année en Tunisie, notamment à l’intérieur du pays. De même, pour des raisons religieuses, certains personnels de la santé du secteur public, y compris des médecins, refusent de pratiquer ce genre d’opérations, privant les femmes de leur droit. 

Le droit à l’avortement reste très théorique en Tunisie, en raison du manque d’infrastructures et d’équipements, de la dissuasion des soignants pour des motifs religieux.  D’où l’appel des associations féministes à un meilleur accompagnement des jeunes femmes et à une meilleure sensibilisation sur cette question. 

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