Maladies Chroniques
Poliomyélite : la Centrafrique de nouveau engagée dans la lutte contre la maladie
Objectif : prévenir l’importation des formes dérivées de la souche vaccinale en circulation dans les pays voisins.
Pourtant déclarée pays libre de poliomyélite, la République centrafricaine se réengage dans la lutte contre la maladie afin de prévenir l’importation des formes dérivées de la souche vaccinale en circulation dans les pays voisins.
Le 18 juin 2020, la Centrafrique est certifiée pays libre de poliomyélite par l’Organisation mondiale de la santé. Elle devenait ainsi le deuxième pays de la sous-région à en avoir fini avec cette maladie causée par un virus qui attaque le système nerveux et qui peut entraîner des paralysies irréversibles voire la mort en très peu de temps. La Centrafrique avait réussi à vaincre ce mal menaçant les enfants.
Malgré cette avancée, voici pourtant le pays de nouveau engagé dans une croisade contre la poliomyélite. Une campagne de vaccination des enfants de 0 à 5 ans se déroule à travers le pays depuis le 22 octobre. Il s’agit de la campagne la plus importante, après celle de mai 2019, puisqu’un millier d’enfants sont visés dans trente-cinq districts sanitaires de la RCA. Elle est couplée à une supplémentation en vitamine A et au déparasitage intestinal.
Des risques d’importation
Pourquoi cette campagne de vaccination maintenant ? C’est que le pays est exposé au risque d’importation de la maladie, du fait de plusieurs épidémies survenues dans des pays voisins comme le Tchad. De plus, il a été signalé que ces trois dernières années, la proportion d’enfants ayant échappé à la vaccination est passée de 1 à 14%. Cela s’explique par l’absence des enfants lors du passage des équipes vaccinales, les ménages non visités ou les refus des familles.
Difficile de ne pas mentionner la dégradation du contexte sécuritaire depuis le mois de décembre 2020, en raison de l’épidémie de Covid-19, et l’accès difficile à des groupes de populations comme les nomades, les pygmées, ou celles vivant autour de sites miniers. Autant d’écueils que veut corriger cette campagne de vaccination menée avec divers partenaires, au premier rang desquels l’OMS et l’Institut Pasteur.