Santé publique
Le rôle clé des communautés dans la prévention du choléra
Plusieurs pays africains font face depuis plus d’un an à des épidémies de choléra.
Le Dr Aaron Aruna, Directeur de la surveillance épidémiologique au Ministère de la santé publique, de l’hygiène et de la prévention de la République démocratique du Congo, explique comment le pays lutte contre le choléra.
Pourquoi est-il si difficile de contrôler une épidémie de choléra ?
La maîtrise d’une épidémie de choléra est difficile parce qu’il faut énormément de moyens pour déployer une riposte multisectorielle et mener d’importantes recherches épidémiologiques. Les épidémies n’ont pas toutes la même dynamique, ni le même profil. À chaque épidémie, il faut adapter les interventions. Prenons l’exemple de l’épidémie à Kalemie, dans la Province du Tanganyika : la plupart des cas sont des cas suspects. Nous avons besoin de laboratoires capables de confirmer les cas, surtout quand une épidémie survient. Les résultats des analyses peuvent renseigner sur une flambée de cas et permettre de savoir quand nous devons déclencher une riposte adaptée de façon à minimiser ou à éliminer les cas au début de la saison des pluies, avant que l’épidémie ne s’étende. Malheureusement, nous ne déclenchons une riposte que lorsque nous enregistrons des décès, faute de voir venir l’épidémie. En réagissant tardivement, on laisse l’épidémie s’installer. Il est mieux d’agir quand il y a encore peu de cas pour avoir toutes les chances de mettre fin à l’épidémie.
Quel rôle la vaccination joue-t-elle dans la riposte au choléra ?
La République démocratique du Congo a recours à la vaccination depuis au moins dix ans. Mais nous ne déployons le vaccin qu’à certaines conditions. D’abord, la vaccination est requise lorsqu’il y a des déplacements massifs de populations d’une zone à haut risque vers une zone sans choléra. Deuxièmement, lorsque l’épidémie est en train de se propager, il est possible d’organiser une vaccination préventive dans les zones qui ne sont pas encore touchées. Troisièmement, il faut organiser une vaccination au cours des périodes pendant lesquelles il y a peu de cas. Lorsque nous menons des études, nous constatons que le choléra persiste même pendant les périodes de faible contamination. Une vaccination à ce moment-là permettrait de protéger la population et d’éviter la propagation de la maladie.
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