Société
Pourquoi patients et personnels soignants se disputent souvent
En cause: incivilités, mauvaise communication et retards de prise en charge.
La Dre C.K. s’est difficilement remise de la violence physique et verbale dont elle a été victime pendant son service dans un hôpital public du Cameroun. Alors qu’elle était de garde cette nuit-là, elle avait sévèrement été molestée par des proches d’un malade. Ils exigeaient qu’elle prenne consulte en urgence leur frère blessé, au détriment d’un autre patient à qui elle administrait des soins à leur arrivée.
La jeune médecin s’est retrouvée avec une luxation du bras, après avoir reçu des tessons de bouteille. Certains témoignages affirment qu’elle n’avait eu la vie sauve que grâce à la bravoure de l’agent de sécurité. Quelque temps après, une de ses consœurs était à son tour victime d’une gifle de la part d’un usager. Ce dernier voulait qu’on lui fasse un test de dépistage de Covid-19.
M.F., quant à elle, n’oubliera pas de sitôt son altercation avec une infirmière lors d’un séjour à l’hôpital. «Je venais de passer une journée sans soins et quand j’ai voulu savoir pourquoi, elle m’a mal répondu. Le ton est donc monté. Il a fallu l’intervention du major pour que tout rentre dans l’ordre. Au final j’ai eu mes soins mais mal exécutés», relate-t-elle.
Ces exemples ne sont que des cas isolés de la violence verbale et physique qui ont court dans le milieu médical. Au Cameroun, les conflits entre patients et personnels soignants sont fréquents pour diverses raisons. Notamment, le retard dans la prise en charge, les incompréhensions, l’impolitesse, le vol de médicaments, la mauvaise administration des soins, la mauvaise communication. Ce qui entraîne généralement des actes d’agression tant physiques que verbaux autant sur les soignants que sur les patients. Une étude sur la question a d’ailleurs été menée à Yaoundé par une équipe de chercheurs camerounais et ivoiriens.
Les services à risques
D’après cette enquête, la prévalence des violences se situe à 77%. Elles sont davantage perpétrées par les malades et leurs accompagnants. Selon la même étude, les services à risque sont les urgences, les services de médecine et de gynéco-obstétrique. Les actes de violence eux, surviennent pendant les soins ou lors des consultations. Les principales victimes sont les infirmiers (76%). Ces actes de violence et d’agression ont souvent été condamnées par des ordres professionnels. Ils rappellent qu’ils ne devraient pas être tolérés, quelle qu’en soit la cause.
L’idée d’un observatoire des violences en milieu hospitalier au Cameroun a même déjà été émise. Mais à la place, c’est une charte du patient qui est en train d’être élaborée. Le but recherché est d’améliorer la complexe et conflictuelle relation soignant-soigné. Elle va comporter les droits des patients et leurs obligations, également ceux des gardes-malades ou personne de confiance.
Concrètement, elle vise à réduire les erreurs pouvant survenir pendant la prise en charge du patient et conduire à son décès. Bien plus. Cette charte, «document contractuel à signer entre les usagers et les formations sanitaires», va établir les droits fondamentaux et obligations des malades et des familles au sein des hôpitaux. Entre outre, elle devra réduire les malentendus entre les différentes parties prenantes. Mais pour plusieurs médecins, son applicabilité reste un énorme défi.
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