Société
Quand les interdits culturels pèsent sur l’alimentation infantile
Les politiques de santé publique tiennent-elles compte des tabous alimentaires d’origine culturelle?

Les politiques nationales de nutrition et de santé publique définies par les États africains prennent-elles suffisamment en compte les tabous alimentaires d’origine culturelle ? Plusieurs études démontrent que des facteurs socioculturels ont une influence sur la conduite des parents en matière d’alimentation des nourrissons. Par exemple, de nombreux tabous liés aux « croyances » limitent la consommation par les enfants en bas âge d’aliments riches en protéines animales. Les pratiques alimentaires qui consistent à s’interdire la consommation d’un aliment existent dans toutes les cultures et sociétés africaines et varient d’une communauté à une autre, rappelle The Conversation Africa.
Une étude conduite en 2021 pour l’Université Senghor d’Alexandrie dans le district sanitaire d’Abobo-Est (grande commune populaire d’Abidjan, Côte d’Ivoire) s’est intéressée à relever les croyances, connaissances et pratiques en matière d’allaitement maternel et de diversification alimentaire des mères séropositives se trouvant sous traitement antirétroviral et ayant des enfants âgés de 6 à 23 mois. La problématique avait déjà été traitée par l’Université Senghor, et avait concerné les mères en général. Mais cette population vulnérable n’avait pas été prise en compte au cours de cette étude.
Le souci supposé de l’enfant
Parmi les aliments frappés d’un tabou, précise encore The Conversation Africa, figurent fréquemment certains animaux ou végétaux riches en protéines. Chez les Agnis, peuple de l’Est de la Côte d’Ivoire, il a été constaté que les imaginaires sociaux sont associés à l’interdiction de consommer le poisson silure. Chez les Nyabwa, un groupe ethnique de l’Ouest du pays, certains poissons, notamment le silure, ne sont pas consommés et ces tabous peuvent aussi porter sur certaines viandes de brousse, les pois de terre, le taro blanc et les ignames sauvages.
Ces « croyances » déterminant certains comportements répondent à de multiples logiques culturelles et sociales. Parmi celles-ci, on retrouve toujours le souci de la préservation de la santé de l’enfant et celui de lui imposer des règles d’éducation. Ces règles doivent d’autant plus être respectées que leur violation exposerait l’individu, sa famille ou son groupe au courroux divin, à des fléaux ou à certaines maladies.
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