Société
Comment déconstruire les préjugés autour du don de sang
Cet acte de solidarité pâtit des réticences sociales et religieuses.
Pour remplir l’objectif de deux cents quatre-vingts mille poches de sang dont le Cameroun a besoin, il faudrait qu’un pour cent de la population se porte donneur bénévole, volontaire et non rémunéré. Malheureusement, le pays en est encore loin, s’alarme le Centre national de transfusion sanguine (CNTS). Qu’est-ce qui explique cette faible mobilisation autour du don de sang ?
Pour nombre d’observateurs et d’analystes, les réticences sont portées par des croyances socioculturelles, religieuses et autres préjugés. Certaines traditions considèrent que donner son sang revient à donner une partie de son âme à l’autre. Mais des raisons plus objectives viennent s’ajouter à la superstition. Des donneurs témoignent être lassés de faire ce geste, car n’ayant pas pu en bénéficier en retour quand le besoin s’est posé pour un de leurs proches.
Déconstruire les clichés
Résultat des courses, une pénurie menace constamment les banques de sang. La demande nationale en transfusion sanguine est estimée à quatre cent mille poches. En 2020, moins de cent mille avaient pu être collectées. Heureusement, l’année d’après, ce chiffre a progressé d’un tiers. Mais le poids des superstitions empêche toujours d’assurer une disponibilité suffisante.
Comment donc déconstruire les préjugés autour de ce geste qui sauve des vies ? Le CNTS a saisi l’occasion de la Journée mondiale du don de sang, le 14 juin, pour évoquer le déploiement d’une nouvelle stratégie de sensibilisation. L’instance compte, par exemple, solliciter les services des grands footballeurs du pays tels que Roger Mila, ambassadeur itinérant de football, et Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football, afin que ces derniers encouragent la jeunesse à cet acte de solidarité.
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