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Maladies infectieuses

Au Cameroun, l’autonomisation réussie des personnes vivant avec le VIH

L’indépendance financière permet aussi de briser les tabous autour de la maladie.

Olive Atangana

Publié il y a

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Au Cameroun, l’autonomisation réussie des personnes vivant avec le VIH

Porter le VIH était une condamnation à mort, il y a encore vingt ans au Cameroun. Aucun espoir n’était permis, d’autant que la prise en charge financière était hors de portée pour la plupart des personnes infectées. Très peu avaient les moyens de payer les consultations, acheter les médicaments ou d’effectuer les multiples examens de biologiques. Pour ne rien arranger, le sujet était tabou.

Ce n’est plus le cas. Aujourd’hui, les personnes vivent bien avec le VIH et tracent même des plans sur la comète. Beaucoup se lancent dans des activités génératrices de revenus, à l’instar d’Esther. La mine radieuse, cette jeune femme de 33 ans, diagnostiquée séropositive il y a une dizaine d’années, tient un petit commerce de nourriture. « J’ai eu du mal à accepter mon statut. Au départ je refusais de prendre mon traitement et je vivais de manière inconsciente. Puis, je me suis ressaisie et j’ai demandé de l’aide autour de moi pour lancer une activité de braiseuse de poissons», raconte-t-elle avec fierté.

Activités génératrices de revenus

Autre cas, celui de Martine. La jeune dame de 27 ans était femme au foyer au moment du diagnostic. «J’ai sombré dans la dépression, mon mariage a volé en éclats. Aujourd’hui, grâce au soutien des proches, j’ai commencé à suivre le traitement et décidé de devenir couturière», fait-elle savoir. Tout à côté, Florence qui a opté pour la fabrication du savon liquide. «L’apprentissage avec une association de soutien aux personnes vivant avec le VIH a duré plusieurs jours. Et aujourd’hui, je gagne ma vie grâce à cette activité», dit-elle.

De plus en plus, de nombreuses personnes s’orientent vers leur autonomisation afin de bien vivre leur statut de séropositif. Ceci, grâce aux activités génératrices de revenus. Notamment, la fabrication des savons liquides et des colliers, la teinture des draps, la couture. De manière générale, le VIH reste un problème de santé publique majeur au Cameroun. Mais des progrès encourageants ont été enregistrés ces dernières années.

Selon la dernière enquête démographique de santé 2018, le taux de prévalence au sein de la population âgée de 15-64 ans est passé de 5% en 2004, à 4% en 2011 et 2% en 2018. Soit une baisse de 50% sur 14 ans.  L’objectif est d’enrayer le phénomène d’ici à 2030, en réduisant les nouvelles infections, les décès et la stigmatisation liés au VIH.

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