Cancer du sein: le défi de la sensibilisation

Le manque de sensibilisation est l’un des défis rencontrés dans la lutte contre le cancer du sein au Cameroun. Passé l’opération Octobre rose, dédiée à la sensibilisation et au dépistage, plus rien n’est fait ou presque. Qu’est-ce qui explique cette situation?

«Une raréfaction globale des ressources, et une stratégie claire qui reste à définir», explique un haut fonctionnaire chargé de ces questions. Certains professionnels, quant eux, conseillent d’adopter des soins adaptés aux différentes cultures. Ils suggèrent aussi des actions de proximité menées par les agents de santé communautaires. En outre, il est capital «de tenir compte des réseaux sociaux et de la communication sur les risques au niveau communautaire».

Néanmoins, tout le long du mois d’octobre, des milliers de personnes et d’associations se mobilisent. Le but de cette croisade est de faire prendre conscience du lien qui existe entre l’hygiène de vie et le cancer, de faire évoluer les comportements, en incitant à changer ses habitudes afin de réduire les risques.

L’importance d’un diagnostic précoce

La sensibilisation porte aussi sur l’importance d’un suivi gynécologique régulier, et sur l’importance de faire un auto-examen. Ce qui peut permettre de détecter des symptômes. Les oncologues recommandent par ailleurs de réaliser une mammographie tous les deux ans à partir de cinquante ans, et de procéder au dépistage génétique pour les personnes ayant été identifiées comme «à risque élevé».

Ce fléau constitue une grande préoccupation de santé publique au Cameroun. Plus de vingt mille nouveaux cas y sont enregistrés chaque année. Ceux du sein et du col de l’utérus à eux seuls, provoquent plus de trois mille décès par an. Le pays s’est doté d’un plan stratégique national qui vise à réduire de 10% le taux de morbidité et de mortalité d’ici 2024. La prévention, le dépistage, le diagnostic précoce, le traitement et les soins palliatifs constituent les principales approches de la lutte contre le cancer.