Vaccination
Covid-19: la réticence des Tunisiens à l’égard du vaccin ne faiblit pas
Malgré les appels répétés des autorités, peu sont ceux qui se dirigent vers les centres de vaccination. En raison de superstitions et d’une importante désinformation.
Malgré les appels répétés des autorités, peu de personnes se dirigent vers les centres de vaccination. Les superstitions et une désinformation massive détournent la population des vaccins.
Près de quatre millions de personnes disposent d’un schéma complet de vaccination contre le coronavirus depuis le début de la campagne en Tunisie, le 13 mars dernier. Un bilan mitigé dû à la réticence à l’égard du vaccin, la désinformation et à un faible approvisionnement en doses. Les pouvoirs publics affirment pourtant que ce dernier point tend à être résolu. Grâce à la solidarité internationale, la Tunisie disposerait d’un surplus de doses. D’où, sans doute, l’ouverture des centres de vaccination et l’intensification de la sensibilisation observées à travers ce pays de douze millions d’habitants. Malgré cela, sur plus de quatre-vingts mille personnes convoquées le 5 octobre afin de recevoir soit la première dose, seulement un tiers s’est présenté.
Les réseaux sociaux en cause
Dans ces conditions, l’objectif de 50% de personnes vaccinées semble difficilement atteignable. La réticence au vaccin anti-Covid est en progression en Tunisie. En cause, la désinformation propagée via les réseaux sociaux. «Il faut continuer à sensibiliser les gens et à leur dire que la probabilité d’une incidence grave du vaccin sur leur santé est faible. En revanche, les effets positifs sont nombreux», explique Souhail Alouini, médecin consultant à l’Organisation mondiale de la santé.
De même, les personnes ayant reçu une première dose sont encouragées à terminer leur schéma vaccinal. «Une seule dose ne suffit pas. Elle est même inutile dans le cas où la deuxième n’est pas administrée», explique Hanan Tiwiri, membre du Comité scientifique de lutte contre le coronavirus.
Obligation d’un passe sanitaire ?
D’après des données officielles, entre 30 et 40% des personnes de plus de 40 ans indiquent ne pas vouloir se faire vacciner contre le Covid-19, alors même que le pays a connu une sévère vague marquée par le variant Delta. Près de vingt-cinq mille décès ont été enregistrés depuis le début de l’épidémie dans le pays.
Depuis le 24 septembre, un certificat de vaccination est obligatoire pour accéder aux lieux publics et privés, ou à des manifestations dans espaces ouverts ou fermés. Cela va-t-il faire avancer les choses? Faouzi Addad, ancien président de la Société tunisienne de cardiologie et de chirurgie cardiovasculaire le croit. Il soutient même l’idée d’un passe sanitaire afin d’inciter à la vaccination. «L’objectif étant d’éviter une rechute épidémiologique. L’information va être la clé pour y arriver», souligne-t-il.
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