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Afrique subsaharienne

Le whisky en sachet, un danger public

Cet alcool frelaté est consommé par les couches les plus pauvres de la population.

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Au Cameroun, les personnes les plus défavorisées consomment des liqueurs très alcoolisées et bon marché, communément appelées «whisky en sachet» ou «sachets», malgré l’origine douteuse des breuvages et leur dangerosité.

Le whisky en sachet est composé essentiellement de toxine tel que le méthanol, un produit dangereux pour l’organisme. Il se pose aussi la question du conditionnement de ces produits. Le plastique servant d’emballage n’est pas approprié.

«Ces boissons sont très toxiques pour l’organisme. On ne connait pas la quantité d’alcool que contient le sachet, ni le degré exact, ni la composition parce que la plupart de temps, c’est du whisky frelaté», explique la docteure Djomo Kopa, gastro-entérologue à l’hôpital général de Douala, la capitale économique du pays.

«Quand on a déjà des problèmes, on ne pense plus aux questions de santé», soutient un consommateur. Pour ce dernier, tout le monde ne peut s’offrir une bonne bière. En effet, un de ces sachets comporte au moins 43 degrés d’alcool, soit l’équivalent de sept bières, et coûte cinq fois moins cher. Gin, rhum, vodka, ou prétendument… l’offre est variée. Le prix du sachet oscille entre 100 et 150 francs CFA.

Selon une décision prise en 2014, la vente de ces berlingots aux couleurs vives et aux noms racoleurs — Tir, Bullet, Shooter, Fighter — devait pourtant s’arrêter en septembre 2022. Mais, le gouvernement camerounais a fait marche arrière et a prorogé de quatre ans, leur commercialisation. «Cette décision est écœurante et s’apparente à un chèque en blanc aux producteurs de ces liqueurs pour continuer à empoisonner les Camerounais», déplore Alphonse Ayissi Abena, président de la Fondation camerounaise des consommateurs (Focaco).

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