Société
Réveillon 2022 : pourquoi fait-on la fête?
Elle rythme la vie en suivant le calendrier des saisons ou de l’histoire.
« Je hais le Nouvel An », écrivait Antonio Gramsci en 1916 avant d’ajouter : « Pas de jour de jubilation aux rimes obligées collectives, à partager avec des étrangers qui ne m’intéressent pas. Parce qu’ont jubilé les grands-parents de nos grands-parents, etc., nous devrions, nous aussi, ressentir le besoin de la jubilation. » Un récent sondage révèle qu’à l’instar du philosophe et théoricien politique italien, près de la moitié de la population éprouverait une forme d’anxiété à l’approche des fêtes de fin d’année. On va jusqu’à parler de « natalophobie ».
Les raisons en sont diverses, du rejet de la fête commerciale et de la joie sur commande – ce sont les arguments avancés par Gramsci – à la peur de la solitude, en passant par les tensions familiales ou l’incompréhension des proches devant des choix de vie critiqués. Toutes ces explications déclinent au fond la même crainte de voir souligner son exclusion du corps social, que celle-ci soit d’ordinaire subie, voulue ou simplement assumée. On ne saurait pourtant réduire la fête à une manifestation de conformisme. Quel est alors son sens profond ?
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