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Développement

Comment la pauvreté empêche l’accès aux soins

L’augmentation du prix des médicaments n’arrange rien.

Annick Sedson

Publié il y a

le

Quand la pauvreté empêche l’accès aux soins

L’accès aux soins de santé primaires est l’un des principaux défis auxquels est confronté Madagascar. À l’instar de plusieurs autres pays, la question est la suivante : comment mettre sur pied un système sanitaire qui réponde à tous les besoins des habitants ?

Sur la Grande île, plusieurs initiatives ont déjà été expérimentées. Elles vont des campagnes de vaccination aux dons de fournitures et de médicaments, en passant par des caravanes médicales pour atteindre les zones les plus reculées. Ces opérations sont censées aider les plus vulnérables à se soigner. Seulement, elles s’avèrent insuffisantes, puisqu’elles ne concernent, le plus souvent, que les maladies tropicales négligées ou la santé mère et enfant. Les soins de santé primaires demeurent inaccessibles.

La raison? Le manque d’infrastructures et de personnel d’une part. Le pays compte seulement  4000 médecins pour 22 millions d’habitants. D’autre part, il y a la précarité des usagers. Dans les villes, les employés de certaines entreprises privées bénéficient d’une couverture santé. Mais celle-ci est assez restreinte et concerne rarement l’ophtalmologie ou les soins dentaires. Pour les fonctionnaires, bien qu’ils soient couverts à 100%, le remboursement des frais de santé nécessite souvent des démarches longues et complexes qui finissent par en décourager plus d’un.

« Un an et demie d’attente pour se faire rembourser des frais d’hospitalisation. Minimum six mois, pour l’achat de médicaments », confie un père de famille retraité. Ce qui pousse de nombreux foyers malgaches à rechercher des consultations gratuites.

L’augmentation des tarifs des consultations et du prix des médicaments ne vient pas arranger la situation. À Madagascar, une consultation en cabinet privé peut s’élever à près de 50 000 ariary (env. 10 euros). Presque une fortune dans un pays où 92% des habitants vivent avec moins de 1,50 dollar par jour, selon des indications de la Banque mondiale.

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