Société
Avortement: plaidoyer pour la dépénalisation
Des voix s’élèvent en République démocratique du Congo (RDC) pour exiger qu’une loi légalisant l’avortement soit votée. L’Église catholique, dont 40% de la population congolaise sont membres, est contre l’avortement pour la sécurité de la vie humaine. Certains militants estiment que la non-légalisation de l’avortement met en danger la vie de nombreuses femmes.
Santé en Afrique – En République démocratique du Congo, des voix exigent la légalisation de l’avortement. Elles estiment que la prohibition actuelle met en danger la vie de nombreuses femmes. Avant 2018, l’avortement revêtait un caractère illégal qu’elles qu’en soient les raisons avancées. Mais depuis le protocole de Maputo, les États doivent prendre toutes les mesures pour protéger les droits reproductifs des femmes, en autorisant l’avortement médicalisé, en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la vie de la mère. Cinq ans plus tard, cette convention est toujours méconnue du grand public. Cela pose un vrai problème de santé publique en Afrique.
« Ils ont toujours des raisons. Certains vous donnent même des vitamines à la place », témoigne, sous anonymat, une mère de famille à Goma. En accord avec son mari, ils ont contacté un médecin pour procéder à l’avortement. Elle a affirmé que le médecin avait accepté de l’argent mais au lieu d’un curetage comme promis, il n’avait rien fait. «A cause du refus des médecins, de la famille est des proches, j’ai utilisé les services d’un médecin qui s’est avéré être un charlatan et j’en subi les conséquences jusqu’à ce jour», a-t-elle confié, en larmes.
Cette jeune femme de 30 ans avoue avoir avorté quand elle avait 17 ans : « J’étais jeune et je n’avais pas d’informations sur les conséquences d’un avortement clandestin ni des méthodes contraceptives. Je suis tombée enceinte de mon copain de l’époque qui avait pratiquement mon âge ». Elle raconte en avoir parlé à une grande-sœur du quartier qui l’avait conseillée d’avorter. Elles avaient contacté un certain « médecin ». Après avoir payé, ce dernier lui avait donné des comprimés à prendre. Elle a découvert son problème après son mariage.
Malgré les plaidoyers pour la légalisation de l’avortement en RDC, beaucoup de Congolais ne l’acceptent pas. Ils estiment que c’est un péché.
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