Quand le déguisement devient un outil de sensibilisation

Et si le déguisement ne servait pas seulement pour le divertissement ? Au Malawi, d’Afrique australe, situé entre le Mozambique, la Zambie et la Tanzanie, des militants l’utilisent pour sensibiliser sur la trypanosomiase ou maladie du sommeil.

Vêtu d’un costume en forme de mouche tsé-tsé, l’insecte vecteur de la maladie, un agent délivre des animations dans les lieux publics de la capitale Lilongwe. Les animations sont suivies de sessions de questions-réponses. «Beaucoup de gens disent qu’ils ne savaient pas grand-chose de la maladie. Grâce à ces animations, l’information progresse», explique Slate.fr.

Près de 1 000 personnes sont infectées chaque année sur le continent par la maladie du sommeil. Le chiffre est en baisse, car près de 40 000 cas avaient été recensés par l’OMS en 1998. La maladie se confond parfois avec le paludisme. Leurs symptômes sont similaires: fièvres importantes, anémie, fortes perturbations du cycle du sommeil, confusion mentale. Au Malawi, l’incidence est aussi en baisse: seulement une quarantaine de cas en 2022. Mais le danger reste présent, d’où ces campagnes de sensibilisation pour le moins originales.

Originalité et efficacité

Au Nigeria et au Sénégal, le déguisement est aussi un outil de sensibilisation. Ici et là, il est utilisé pour informer sur la préservation de l’environnement et la lutte contre la pollution des déchets plastiques en zone urbaine. Dans le premier cas, Jonathan Olanlokun, écologiste depuis plus de 1quinze ans arbore une tenue de Spider Man. Dans le second, Modou Fall, est surnommé l’homme-plastique en raison de son costume fait des sachets plastiques qu’il arbore dans les rues.

Mais est-ce que cela marche vraiment ? À VOAafrique.com, l’homme-araignée nigérian trouve son initiative encourageante. « Les gens me prennent au sérieux et je suis content de les voir de plus en plus soucieux de leur environnement », se félicite-t-il. De son côté, l’homme-plastique sénégalais se réjouit d’attirer à chaque fois davantage de monde. « Au fil des années, j’ai multiplié les animations, notamment dans des événements religieux et sportifs. Aujourd’hui, Beaucoup veulent avoir des photos avec moi, et c’est facile d’engager la conversation avec eux sur le sujet », s’enthousiasme-t-il auprès des observateurs de France24.com.

Ce type d’initiatives se retrouvent aussi au Gabon ou au Maroc. Dans ces pays, sont régulièrement organisés carnavals et festivals costumés, soit pour sensibiliser soit pour dénoncer certaines pratiques.