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Maladies Chroniques

Insuffisance rénale: le calvaire des malades sous dialyse en Côte d’Ivoire

Le pays compte onze centres de dialyse, mais qui connaissent tous des problèmes.

Harding M'BRA

Publié il y a

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Insuffisance rénale: en Côte d’Ivoire, le calvaire des malades sous dialyse

Oscar Botti Koffi a failli perdre la vie en octobre 2023. Alors qu’il souffre d’insuffisance rénale, cet habitant d’Aboisso, (sud-est de la Côte d’Ivoire) n’a pas pu faire ses dialyses pendant une semaine. Ceci, en raison des coupures d’eau intempestives dans sa ville. Sans eau, l’hôpital où il a l’habitude de se rendre ne peut fonctionner. Et, bien souvent, dans cette ville frontalière avec le Ghana, les robinets peuvent rester secs pendant une semaine entière, comme cela est arrivé le mois dernier.

Dans ce type de situation, les malades les plus chanceux parviennent à se rendre au centre de dialyse du CHU de Cocody, à Abidjan, distant de 116km. C’est ce qu’a fait Oscar Botti Koffi. «J’étais déjà sans force lorsqu’on m’a pris en charge», se souvient-il.

L’hémodialyse est un traitement permettant d’éliminer les déchets et les liquides qui s’accumulent dans le sang et dans les tissus corporels à la suite à l’apparition d’une insuffisance rénale. L’examen se réalise avec de l’eau et à l’aide d’un appareil spécifique. Mais à l’hôpital d’Aboisso, il n’y a pas que le service d’hémodialyse qui pâtit des coupures d’eau.

Problèmes logistiques

La Côte d’Ivoire compte onze centres publics de dialyse, dont quatre à Abidjan. Les sept autres sont répartis entre Bouaké, Yamoussoukro, Gagnoa, Korhogo, Odienné, Man et Aboisso. Chacun d’eux connaît des problèmes particuliers. Ainsi, les dialysés de Yopougon (environ 70 personnes) ont été réorientés au CHU de Cocody à cause de la fermeture pour réhabilitation de l’hôpital de cette ville. Sauf qu’à Cocody, pour des questions logistiques, les dialyses pour les malades n’habitant pas la ville se font entre 22h et 3h du matin. «Beaucoup décèdent parce qu’ils n’arrivent pas supporter cette surcharge physique, mentale et financière. D’autres font des AVC à cause du stress permanent», regrette Yeboum Makela, un dialysé venu de Yopougon.

De son côté, l’Association ivoirienne des dialysés et insuffisants rénaux (AIDIR) fait de son mieux pour venir en aide aux malades. Elle mène plusieurs programmes pour améliorer le bien-être de ces derniers. Parmi les initiatives, figure la signature récemment d’un partenariat avec des structures privées pour faciliter la réalisation des bilans de santé.

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