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Contraception

Pourquoi la planification familiale suscite des craintes

Les effets secondaires des contraceptifs sèment encore le doute.

Mariam Sanogo

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Pourquoi la planification familiale suscite des craintes

Le Mali possède l’un des taux de fécondité les plus élevés au monde, avec près de six enfants par femme en 2019, selon la Banque mondiale. Dans ce contexte, la maîtrise ou l’espacement des naissances apparaît comme une nécessité dans l’élaboration des politiques publiques de développement efficaces.

Il existe trois types de planification familiale. D’abord, celle de courte durée intégrant la prise de pilules, spermicides, injections ou le port de préservatifs. La planification de longue durée, quant à elle, concerne l’usage des implants (petits bâtonnets placés sous la peau à la partie supérieure du bras) et des stérilets (dispositifs intra-utérins). Enfin, il y a la planification irréversible telle que la vasectomie pour les hommes consistant en une ligature des canaux d’où arrivent les spermatozoïdes ou la ligature des trompes chez la femme.

Crampes, vergetures et saignements

D’après une étude de Solthis-Mali, une ONG spécialisée en santé sexuelle et reproductive, seulement 16% des Maliennes avaient recours à la planification familiale en 2017. Un taux relativement faible qui s’explique par la peur des effets secondaires des différentes méthodes de contraception proposées. Les femmes utilisant des contraceptifs de courte durée se plaignent de crampes, vergetures, douleurs abdominales, saignements et prise de poids, à l’instar de Mariam Haidara. Cette commerçante est célibataire et sans enfants. Elle s’est mise au planning familial il y a plusieurs années afin d’éviter une éventuelle grossesse qui perturberait son activité. «En revanche, c’est mon cycle menstruel qui s’est vu perturbé et depuis ce temps, je saigne régulièrement», confie-t-elle.  

Autre effet secondaire assez répandu, la prise de poids. Assetou Keïta, femme au foyer et mère de quatre enfants vivant à Bamako, utilise des contraceptifs injectables depuis cinq ans. Au fil des années, elle s’est vue prendre plus de poids. Tout comme Bintou Fofana, institutrice dans la capitale malienne et mère de deux enfants. Ce surpoids expose la plupart d’entre elles à des problèmes d’hypertension artérielle. 

Des solutions existent

Si les risques d’effets secondaires liés à la planification familiale sont réels et suscitent une méfiance légitime, les spécialistes se veulent rassurants. Ils affirment que des traitements existent. D’autant que, comme l’indique Diamoutène Mariétou, sage-femme au Centre de santé communautaire du cinquième arrondissement de Bamako, les saignements peuvent être dus à un trouble hormonal ou à d’autres pathologies pas forcément en rapport avec une méthode de contraception. Dans tous les cas, quelle que soit l’option choisie, il est recommandé d’être régulièrement suivie par un médecin.

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