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Femmes

Protections menstruelles: et si on essayait les fibres de bananiers?

Une solution à la fois économique et écologique.

Annick Sedson

Publié il y a

le

Protections menstruelles: et si on essayait les fibres de bananier?

Les fibres de bananiers sont utilisées dans le monde du textile depuis quelques années. Mais, une nouvelle idée commence à faire son chemin. Elle consiste à produire des serviettes hygiéniques à partir de ce matériau. Du Cameroun au Ghana en passant par l’Ouganda, des ONG font fabriquer fabriquer ces produits d’hygiène féminine afin de les rendre plus accessibles, notamment filles et femmes vivant en zone rurale.

L’idée est aussi de moderniser ce procédé qui n’est pas tout à fait nouveau. Dans les villages reculés, en Ouganda, les feuilles de bananiers servaient déjà traditionnellement comme protections menstruelles. D’autres femmes, faute de moyens, se servent de bouts de tissus pendant leur période de règles. Il même que des jeunes filles manquent l’école faute de protection hygiénique adéquate.

Le problème semble progressivement se résoudre, puisque près de quarante mille serviettes hygiéniques sont produites à partir de fibres de bananiers tous les mois dans le village de Bukiliba en Ouganda.

L’initiative a un double avantage. Elle garantit aux femmes et aux jeunes filles de maintenir leur hygiène intime. En outre, elle répond à des impératifs écologiques. Car, le bananier n’est pas un arbre, mais plutôt un herbacé dont les tiges ne portent qu’une seule fois des fruits.

Habituellement, il est coupé puis brûlé alors que ses fibres sont semblables au jute ou au lin. Les produits finis auraient donc les mêmes efficacité et praticité que les autres serviettes. Mais avec ce petit plus qu’elles sont biodégradables. Elles se décomposeraient en seulement six mois, affirme Marie-Claire Kuja, une promotrice qui s’est lancée dans la filière au Cameroun.

La technique de fabrication de ces serviettes est simple. Après la collecte, l’extraction des fibres par grattage, ces dernières sont ensuite séchées et écrasées pour obtenir une matière semblable au coton avant d’être transformées puis stérilisées. Une solution économique et durable.

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