Maladies tropicales négligées: comment la pharmacopée africaine peut aider

Les maladies tropicales négligées persistent depuis des décennies sur le continent africain. Elles ont pour nom ulcère de Buruli, pian, lèpre, filariose lymphatique, plus connue comme éléphantiasis, onchocercose ou encore bilharziose.

Ces maladies parasitaires, défigurantes, handicapantes sévissent dans les pays pauvres, dans la chaleur et l’humidité des climats tropicaux, rappelle Allodocteurs.africa. Elles sont dites négligées parce qu’on les remarque peu, elles n’ont pas une forte propagation à échelle mondiale. D’où la négligence des bailleurs de fonds et des programmes de santé nationaux et internationaux. En revanche, elles ont connu une attention médiatique entre les décennies 1960 et 1980 avant de tomber dans l’anonymat, éclipsées par des fléaux nouveaux. Pourtant elles continuent de faire des ravages.

Pour soigner ces maladies tropicales négligées, des scientifiques ivoiriens viennent de proposer une solution s’insipirant de la pharmacopée africaine. À la suite d’une enquête auprès de 200 tradipraticiens, ces chercheurs ont répertorié 126 espèces de plantes pouvant prévenir et soigner les maladies tropicales négligées, souligne Scidev.net.

Une solution économique

«Depuis la nuit des temps, les populations utilisent les plantes médicinales pour leurs soins de santé primaire et ces utilisateurs ont toujours trouvé satisfaction. C’est donc en nous inspirant de l’efficacité reconnue de ces plantes médicinales que nous avons voulu proposer une alternative thérapeutique à moindre coût», explique à Scidev.net, Kouadio Béné, coauteur de l’étude, enseignant-chercheur à l’université Nangui-Abrogoua d’Abidjan en Côte d’Ivoire.

Amel Bouzabata, professeure de pharmacognosie à l’université Badji-Mokhtar d’Annaba (Algérie) valide l’étude. Cependant, elle suggère de renforcer sa praticité avec la dénomination scientifique des plantes. Chose qui permettrait à d’autres scientifiques de poursuivre la recherche sur cette base, pour la mise au point de médicaments.

Selon l’OMS, le nombre de personnes nécessitant des interventions contre les maladies tropicales négligées a diminué de 80 millions entre 2020 et 2021. Huit pays ont été certifiés comme en ayant été éliminés pendant la seule année 2022. En décembre de la même année, 47 pays avaient éliminé au moins une de ces maladies. D’autres pays étaient en voie d’atteindre cet objectif.