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Vaccination

Polio: comment résoudre la réticence au vaccin

La couverture vaccination contre la polio est en forte baisse à Madagascar.

Annick Sedson

Publié il y a

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Polio: comment résoudre la réticence au vaccin

Les informations sur l’importance de la vaccination contre la poliomyélite ne semblent pas convaincre les habitants de Madagascar. Est-ce un défaut de la stratégie de sensibilisation déployée chaque année ? Dans tous les cas, le taux de couverture vaccinale contre cette maladie ne fait que baisser alors que le spectre d’une épidémie refait surface.

Depuis 2020, plus de deux cents cas ont été enregistrés, selon un rapport de l’Unicef. La situation est telle que la certification Polio Free, attribuée en 2018, a été en effet retirée au pays. Si la pandémie de Covid 19 a contribué à la baisse du taux de vaccination anti-polio, cette nouvelle propagation est surtout renforcée par le fait que Madagascar est l’un des pays d’Afrique ayant un grand nombre d’enfants avec zéro dose. C’est-à-dire, qu’ils n’ont eu aucune administration de vaccins habituellement recommandés après la naissance.

« Plus de 300 000 enfants de moins d’un an n’ont reçu aucun vaccin, ce qui représente un tiers des enfants de cette tranche d’âge. Mais même les adultes peuvent attraper la poliomyélite, faute de vaccination », précise l’Unicef.

Des refus   

L’ignorance des parents et leurs réticences au vaccin empêchent aussi d’atteindre les objectifs d’éradication de la polio. La méfiance est davantage palpable dans les grandes villes. Car, à part des vaccinations communautaires et les porte-à-porte, la campagne se fait également dans les crèches et les maternelles. Il n’est pas rare que les responsables de ces établissements rencontrent des conflits avec les parents.

« Nous avertissons les parents que les agents de santé vont venir chez nous pour les séances et nous demandons en avance si oui ou non ils acceptent la vaccination. La plupart des réponses sont négatives et comme excuse, ils disent que leurs enfants ont déjà reçu une administration », explique une maîtresse d’école.

Tenter de nouvelles approches

Il existe donc un manque de confiance que les campagnes de sensibilisation n’arrivent pas à combler. D’où la nécessité de réfléchir à de nouvelles approches. Pour l’heure, la base de la lutte se porte plutôt sur le nombre de cibles à atteindre. Pour ce premier tour de campagne, il est prévu de vacciner plus de 5 millions d’enfants de moins de 5 ans, dans les 23 régions de Madagascar.

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