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Maladies Chroniques

La schizophrénie, «maladie de préjugés et de stigmatisation»

Heureusement, la prise en charge de ce trouble psychotique s’améliore.

Olive Atangana

Publié il y a

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La schizophrénie, «maladie de préjugés et de stigmatisation»

La schizophrénie est une pathologie de plus en plus fréquente au sein de la société camerounaise. Notamment, dans la ville de Yaoundé, la capitale. De sources officielles, il s’agit du deuxième trouble psychotique retrouvé à l’hôpital public Jamot. Ainsi, une centaine de patients est en permanence hospitalisée au «Village de l’Amour», un pavillon spécialisé de cet établissement de santé. Une autre centaine est suivie à domicile.

«Le nombre est important et croissant», reconnaît le Dr Laure Menguene, psychiatre et sous-directrice de la santé mentale au ministère de la santé publique. «Tous les patients qui errent dans la rue à Yaoundé sont généralement atteint de la schizophrénie», ajoute-t-elle. Mais de manière générale, ce sont des personnes qui vivent en famille et mènent une vie parfois tout à fait normale: étudiants, enseignants, ingénieurs. D’autres, au contraire, sont abandonnés et se retrouvent dans la rue. Une opération baptisée «zéro malade mental dans les rues de Yaoundé» s’est déroulée en octobre 2021. 

Symptômes et prise en charge

La schizophrénie est un trouble psychotique. «C’est-à-dire que l’individu est déconnecté de la réalité. Il est dans son monde», indique la psychiatre. La maladie survient généralement entre 15 et 35 ans. «Elle a une grande proximité avec la consommation de drogues», explique le Dr Menguene. «Maladie de beaucoup de préjugés et de stigmatisation», la schizophrénie fait partie d’un groupe de maladies mentales appelées psychoses, dont la particularité est la perte de conscience marquée par des délires. 

C’est une maladie qui crée chez le patient une dissociation de la personnalité, un repli sur lui-même, des comportements étranges, un manque de motivation et d’intérêt pour des choses qui auparavant étaient source de plaisir. D’après les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé, environ 1% de la population générale est frappée par cette maladie. Au Cameroun, elle touche près de cent soixante-dix mille personnes. La schizophrénie se manifeste par des épisodes aigus du comportement, suivi de divers symptômes chroniques constituant un handicap.

Trois symptômes majeurs sont connus: les hallucinations dans un premier temps, le délire ensuite et la perturbation de la pensée logique enfin. Ses facteurs de risque sont ceux génétiques comme le diabète, biologiques, psychologiques et sociaux. Ces personnes peuvent bénéficier pour leur prise en charge, de l’administration des médicaments, la psychothérapie, la psycho-éducation, la sociothérapie.

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