Ce que le bâillement dit de nous

Pourquoi ne peut-on s’empêcher de faire de même lorsque l’on voit une personne bâiller? Cet effet de contagion observé chez les humains et les grands primates est appelé échokinésie du bâillement. « Cela est en lien avec la vigilance. Au réveil ou sous l’effet de la fatigue, par exemple. Même les fœtus baillent dans le ventre de leur mère, et les nourrissons aussi, évidemment », explique Marie-Thérèse Canard, responsable de l’unité Sciences de la vie au Palais de la découverte à Paris (France), dans des propos rapportés par Doctissimo.fr

Ce phénomène de contagion du bâillement indiquerait un trait de personnalité, à savoir le caractère empathique de la personne contaminée. En revanche, les personnes qui n’auraient aucune réaction face au bâillement seraient un brin psychopathes, voire égoïstes et manipulatrices, d’après une étude américaine réalisée en 2015, et que cite Doctissimo.fr.

L’effet de l’ocytocine?

Une étude antérieure de l’université des technologies d’Helsinki (Finlande), datant de 2003, explique que le bâillement contagieux serait une réaction déclenchée dans le cerveau par les neurones miroirs. Ceux-ci permettraient une synchronisation des états de vigilance entre les individus dans le cas du bâillement. Le bâillement serait donc idéal pour stimuler la concentration collective d’un groupe professionnel en le sortant de la somnolence, souligne Science-et-vie.com. Autre explication, l’ocytocine. Cette hormone de l’empathie est impliquée dans les comportements sociaux et l’attachement.

Le Huffington.fr est d’un tout autre avis. Si le bâillement peut traduire la fatigue, le sommeil, la faim ou l’ennui, le média estime que sa contagiosité serait moins liée à l’empathie qu’à une question d’âge. Il s’appuie ainsi sur une étude publiée dans la revue Plos One, et effectuée sur un échantillon de 329 personnes âgées entre 25 et 50 ans. « Plus de 80% des personnes de moins de 25 ans ont bâillé en voyant la vidéo, tandis que 60% des personnes entre 25 et 49 ans l’ont fait. Et seulement 41% des personnes de 50 ans ou plus ont bâillé « par contagion »», résument les scientifiques ayant mené la recherche.

Toutes ces études, tantôt contradictoires tantôt complémentaires pour tenter d’expliquer pourquoi le bâillement est si contagieux, et surtout ce qu’il dit de nous, traduit une chose : jusqu’ici, il est difficile de le savoir avec précision.