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Femmes

En RDC, le calvaire psychologique des réfugiées de Bulengo

Des séances d’écoute leur permettent de se reconstruire.

Patient RWAMIGABO

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En RDC, le calvaire psychologique des déplacés du camp de Bulengo

Le camp de déplacés de Bulengo, un quartier périphérique de Goma (Nord-Kivu, est de la RDC-Congo) abrite plus de 100 000 victimes des conflits armés dans la région. Environ 200 000 autres sont répartis à travers la ville. Ces personnes vivent dans des conditions précaires, et sont confrontées à des problèmes très préoccupants de santé mentale.

Quelques organisations locales de jeunes se mobilisent pour assurer une prise en charge psychologique à ces déplacés de guerre. L’association Action globale et inclusive pour le développement de la RDC (AGIR-RDC), par exemple, a mis sur pied une cellule d’écoute et d’accompagnement à l’intérieur du camp.

«Les victimes arrivent souvent avec des niveaux de stress et de traumatismes élevés. Nous les suivons d’abord individuellement avant de les intégrer à des séances d’écoute collective. L’idée est de leur permettre d’apprendre des expériences des autres, de manière à ce qu’ils puissent se soutenir mutuellement», explique la psychologue Césarine Bora Mango, accompagnatrice psycho-sociale dans le cadre de ce projet initié en février 2023.

Cohésion sociale

Les femmes sont les plus touchées par les conséquences des conflits armés. Elles sont souvent victimes d’agressions et de violences sexuelles, lesquelles ont un impact désastreux sur leur santé mentale. Madame N. est une déplacée venue du village de Kingi. Cette mère célibataire d’une trentaine d’années témoigne de l’horreur vécue.

 «J’ai été victime d’un viol en me rendant au champ. Mon mari m’a abandonné avec les enfants après l’avoir appris. La souffrance me provoque parfois des idées suicidaires», raconte-t-elle sur un ton chargé de mélancolie et de tristesse. Néanmoins, la jeune femme se dit heureuse de bénéficier d’une écoute psychologique au camp de Bulengo. «Cela m’aide à affronter mes peines et à continuer à vivre malgré tout», ajoute celle qui n’a pas souhaité dévoiler son identité.

Ce suivi psychologique à destination des déplacés de guerre a d’ailleurs favorisé la mise sur pied d’une association villageoise d’épargne et de crédit (AVEC). «Chacune contribue selon ses possibilités, et après nous octroyons des crédits à celles qui ont un besoin urgent», détaille Neema Dema Dari, une réfugiée de Murimbi (territoire de Rutchuru), devenue animatrice au camp de déplacés. Cette initiative assure aux personnes, aux femmes notamment, un relatif appui économique. De même que cela garantit la cohésion sociale.

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