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Est-il légal de manger de la viande d’éléphant pour combattre la famine?

La consommation de cette «viande de brousse» est strictement prohibée.

Agnès Ratsimiala

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Est-il légal de manger de la viande d’éléphant pour combattre la famine?

Plus grand animal terrestre au monde, avec un poids pouvant aller jusqu’à 6 tonnes, l’éléphant d’Afrique constitue une quantité non-négligeable de viande comestible pour les populations humaines. Un ragoût d’éléphant pourrait nourrir 3 800 personnes, selon une recette détaillée par The Guardian. Partant de ce constat, le Zimbabwe vient d’annoncer qu’il sacrifiera 200 éléphants pour sauver ses communautés confrontées à la famine. Cette crise alimentaire est la conséquence de pertes massives de récoltes suite à des sécheresses provoquées par le phénomène climatique El Niño. Ainsi la production de maïs au Zimbabwe a chuté de 72% en 2024.

Une famine menaçante

Cela fait plusieurs années que l’Afrique australe subit cette situation dramatique. Dans six pays de la région, 270 000 enfants devraient souffrir de malnutrition aiguë sévère en 2024, selon l’Unicef. Avec 100 000 têtes, le Zimbabwe est le pays qui compte la plus importante population d’éléphants d’Afrique, après le Botswana. Le ministre de l’environnement zimbabwéen a déclaré qu’il y avait plus d’éléphants que nécessaire dans le pays, rapporte RFI. En août dernier, la Namibie, pays lui aussi touché par El Niño, avait autorisé l’abattage de 83 éléphants pour les manger, entre autres animaux sauvages comme des zèbres.

Bronca des défenseurs des aliments

On compte 400 000 éléphants d’Afrique aujourd’hui. Il y en avait 5 millions au début du 20e siècle. C’est la raison pour laquelle la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), a classé cet animal du continent en Annexe I. C’est-à-dire, celles dont le commerce international est interdit. C’est pourquoi les décisions du Zimbabwe et de la Namibie choquent les défenseurs des droits des animaux. En Côte d’Ivoire et au Congo, la consommation de cette «viande de brousse» est strictement prohibée et n’est issue que de circuits de braconnage. On estime que 100 éléphants sont tués par jour par les braconniers. Sauf qu’il existe quatre pays où l’espèce n’est pas en Annexe I du CITES, mais en Annexe II. C’est-à-dire que son commerce est autorisé, mais doit être très contrôlé sous peine d’extinction de l’espèce. Ces pays sont le Zimbabwe, la Namibie, le Botswana et l’Afrique du Sud. Mais pour les opposants à la consommation de viande d’éléphant, d’autres solutions sont possibles pour contrer la famine. En attendant, l’état de catastrophe et l’appel à l’aide à la communauté internationale a été lancé depuis début avril 2024 par le Zimbabwe et d’autres pays ravagés par El Niño.

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