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Maladies tropicales

Entre dengue et paludisme, quelle différence?

La Côte d’Ivoire peine à sortir d’une sixième vague d’épidémie de dengue.

Harding M'BRA

Publié il y a

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Abidjan (Côte d’Ivoire) connaît une épidémie de dengue, qui a touché soixante-treize personnes et provoqué deux décès. Cette maladie persiste parce qu’elle est encore méconnue, ce qui empêche de d’observer des gestes de protection adéquats. Très souvent, il est confondu avec le paludisme.

« Ce sont deux maladies similaires par le fait qu’elles présentent des signes cliniques semblables et sont transmises par le moustique. Cependant, l’agent pathogène diffère dans les deux cas d’espèce. Le paludisme est transmis par l’anophèle femelle. Alors que la dengue est transmise par le moustique aedes, appelé moustique tigre, de couleur blanc-noir », explique Emmanuel-Christian Obonou, médecin-chef du Centre de santé urbain (CSU) de Siempurgo (nord du pays).

Mais il existe une autre différence. L’on observe fatigue, céphalées, vomissements et douleurs articulaires dans les deux cas. Mais la dengue se manifeste à travers des maux de ventre et des diarrhées sanguinolentes pouvant entraîner la mort. Dès l’apparition des premiers symptômes, le plus simple est de se rendre à l’hôpital.

Gare aux eaux usées

Le médecin de Seimpurgo explique la persistance de l’épidémie de dengue dans le pays par un manque d’hygiène et d’assainissement. « Il y a diverses retenues d’eaux usées: cloaques, pneus usagés, eau des immondices, buissons, vieux récipients qui traînent ci et là, et les bananiers qui permettent au moustique tigre de se développer », souligne Emmanuel-Christian Obonou.

Par exemple, Cocody et Bingerville (communes d’Abidjan), épicentres de l’épidémie, sont des bidonvilles situés en zones marécageuses, propices au développement de la dengue. De façon plus générale, ce sont les pluies et l’humidité qui favorisent la dengue. D’où les recommandations délivrées lors des campagnes de sensibilisation pour contrer l’épidémie : dormir sous une moustiquaire imprégnée, vider les retenues d’eau après chaque pluie, assécher les eaux stagnantes, éviter de garder non couverts les récipients contenant de l’eau, se débarrasser des objets usagers favorisant la reproduction des moustiques.

L’OMS estime à 500 000 le nombre de personnes touchées par la dengue hémorragique. Plus de 2,5% d’entre elles décèdent.

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