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Libye: comment le numérique peut aider à prévenir les inondations

La ville côtière de Derna est rayée de la carte.

Patient RWAMIGABO

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Lybie: comment le numérique peut aider à prévenir les inondations

«C’est plus qu’une catastrophe, c’est apocalyptique.Des quartiers entiers ont complètement disparu. Les victimes se comptent par milliers. Il n’y a plus ni électricité, ni communications.» Ainsi s’est exprimé le gouvernement de l’est libyen après les graves inondations survenues dimanche 10 septembre. Des pluies diluviennes se sont abattues dans plusieurs régions proches de la frontière avec l’Égypte, après le passage de la tempête Daniel, rappelle le site TunisieNumerique.com.

Le bilan est lourd : déjà 2 000 morts et entre 5 000 et 6 000 personnes sont portées disparues. Tawfik Al-Shukri, porte-parole du Croissant-Rouge libyen, indique que son organisation a perdu le contact avec certains de ses membres alors que ceux-ci tentaient de secourir des familles, a ajouté Aljazeera.com.

La violence de Daniel

La plupart des médias, s’appuyant sur les images provenant des réseaux sociaux, évoquent des dégâts colossaux. Maisons éventrées, torrents de boue, ponts arrachés, voitures dans la mer… Derna, ville côtière de 100 000 habitants, a été en partie rayée de la carte. Elle est traversée par un fleuve qui se déverse dans la Méditerranée et qui a débordé à cause de la tempête sur une cinquantaine de mètres de chaque côté, emportant tout.

La tempête Daniel avait déjà frappé la Turquie, la Grèce, et la Bulgarie depuis début septembre. L’Égypte et d’autres pays du bassin méditerranéen pourraient également être concernés.

D’une façon générale, la saison des pluies en Afrique subsaharienne génère souvent des inondations à répétition, et de grande ampleur. L’une des raisons de ces catastrophes est due à une défaillance dans les systèmes de drainage des eaux. Pour y remédier, le Kenya a lancé depuis 2019 l’application mobile Weather Matant. Elle vise à épargner les habitants des bidonvilles de Nairobi des dégâts causés par les pluies. Comment ça marche? «Les bénévoles sont alertés des données météo et peuvent par conséquent se prémunir en curant les canalisations», explique Africanews.com.

Nettoyage et curage

Les pairs sont un groupe de vingt-quatre jeunes formés par le Département national de météorologie. Ils vivent tous à Kibera, le plus grand bidonville de Nairobi. «Weather Mtaani nous a envoyé un message nous avertissant qu’il pourrait pleuvoir et que nous devrions être prêts. Nous ne savons pas s’il pleuvra ou non, mais nous devons être prêts et informer nos voisins pour qu’ils prennent les mesures nécessaires», confie Ann Atiéno, une des bénévoles à AfricaNews. Plus de 250 000 personnes vivent à Kibera, une zone d’à peine 3 Km2, dans des conditions précaires et insalubres.

« Nous organisons des nettoyages pour déboucher les égouts et rappelons à nos voisins de porter des parapluies. Nous leur conseillons d’éviter l’eau en mouvement et de ne pas laisser les enfants jouer près de la rivière à cause des crues soudaines », complète James Kirika, l’un des leaders communautaires, sur resurgence.io. Tout aussi important, les bénévoles peuvent traduire les données fournies par l’application en swahili, en sheng —un argot local—, avant de les envoyer par SMS aux habitants.

Un exemple à suivre

Weather Mtaani est venu améliorer un ancien système qui consistait à simplement envoyer des données par courrier électronique. Et beaucoup n’étaient pas en mesure d’accéder à l’information ni de bien l’interpréter. Comme le rappelle Cbc.ca, « l’initiative est le prolongement d’un projet développé par les Services d’information météorologique et climatique pour l’Afrique en partenariat avec le Royaume-Uni ». Une idée qui mériterait de s’étendre le plus possible.

Depuis une dizaine d’années, la technologie et les outils numériques aident à se prémunir des risques. «La modélisation des inondations permet de réaliser une cartographie précise des mécanismes de l’écoulement des eaux. Cela aide à la fois à mieux prévoir les risques, mais également à fournir les éléments nécessaires à une amélioration de l’entretien et du suivi des ouvrages de protection», explique l’ingénieur hydraulicien Sébastien Huard sur le site VilleIntelligente-mag.fr, un media spécialisé sur la smart city, l’écosystème numérique et l’e-santé.

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