Environnement
Ces plages tunisiennes victimes de la pollution
Un tiers du littoral tunisien est pollué par les déchets domestiques et industriels.
Avec ses paysages pittoresques et ses plages de sable doré, la Tunisie a longtemps été une destination de choix pour les vacances à la mer. Désormais, il faut compter avec les effets de la pollution qui saccage les côtes du pays. Une trentaine de plages réparties dans cinq régions, dont la capitale Tunis, ont été interdites à la baignade.
Ainsi, rien que dans le gouvernorat de Ben Arous (Grand-Tunis), seize plages sont fermées. Les habitants des villes de Radès, Ezzahra ou Hammam-Lif se trouvent ainsi privés de baignade. À Tunis, Bizerte, Sousse et Gabès, dont les plages sont très souvent bondées, impossible de piquer une tête. Au total, trois cents kilomètres côtes sont concernées sur les 1298 kilomètres de littoral que compte la Tunisie. Un record depuis dix ans.
Quelle est la cause de cette situation? Un système d’assainissement défaillant, un manque d’infrastructures adéquates pour le traitement des eaux usées domestiques et industrielles. Faute d’être recyclées, celles-ci se déversent directement dans la mer, souillant ainsi le littoral. Les risques pour la sécurité et la santé des personnes sont imaginables et innombrables.
Interdire, et après?
Mais les plages interdites à la baignade ne sont pas seulement polluées par les eaux usées. Elles sont aussi envahies par des déchets solides tels que objets en plastique et autres emballages de produits alimentaires. L’on y retrouve aussi des animaux marins morts ou même des excréments de toute sorte. Sans doute, le résultat de l’incivisme de visiteurs qui laissent leurs déchets derrière eux.
Mais les usagers sont-ils vraiment les principaux responsables de toute cette pollution qui oblige à fermer les plages l’été ? Certains observateurs suggèrent de se tourner vers les industries chimiques, installées près de plusieurs de ces plages comme à Gabès ou à Hamma Lif.
Heureusement, 71% des plages des 539 plages tunisiennes ont une bonne qualité de l’eau. De Tabarka (nord) à Ben Guerdane (sud), l’on peut donc se baigner à loisir. Mais cela nécessite, pour beaucoup de personnes en quête de bronzage, d’effectuer de longues distances. Dès lors, on peut s’interroger sur les dispositions prises pour endiguer cette pollution. Car, établir chaque année une liste de plages interdites à la baignade est loin de résoudre le problème.
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