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Humanitaire

RDC: les réfugiés de Kanyaruchinya entre survie et préservation de la nature

Ne pas mourir de faim ou protéger l’environnement? Notre reportage près de Goma.

Patient RWAMIGABO

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En RDC, les réfugiés de Kanyaruchiya partagés entre mourir de faim et préserver la nature

Depuis la recrudescence du conflit armé dans l’est de la RDC, des milliers de personnes déplacées trouvent refuge dans des camps, comme celui de Kanyaruchinya situé à huit kilomètres de Goma. Elles essaient toutes d’y survivre dans des conditions très précaires. La plupart sont confrontés à des maladies telles que la rougeole et le choléra.

Pour s’en sortir, les déplacés du camp de Kanyaruchinya sont contraints de surexploiter la nature. Ils abattent des arbres, afin de recueillir du bois qu’ils revendent ensuite. Ce qui contribue à la déforestation. Beaucoup n’hésitent pas à tuer les animaux du parc national des Virunga proche, la zone protégée la plus riche d’Afrique, pour leur consommation ou pour la vente.

Face à la situation, la Fondation Virunga, chargée de la gestion du parc de 8 000 km2, déploie une opération d’information. La campagne s’appuie sur le théâtre et la danse. «L’objectif est d’accompagner les riverain à trouver un équilibre entre les nécessités de survie et les impératifs de préservation de la biodiversité», explique Zacharie Bashwira de la Fondation Virunga.

Scepticisme du public

Dès lors, pourquoi la danse et le théâtre? Pour le dramaturge Ghislain Kabuyaya dit Cœur-tam-tam, «le théâtre est plus approprié pour faire véhiculer un message, surtout dans le cas de personnes souffrant de traumatismes». 

Seulement, les difficiles conditions de vie des riverains du parc des Virunga (patrimoine mondial de l’Unesco) les empêchent d’être réceptives. Il leur arrive d’interrompre le spectacle. «Nous n’avons pas le choix», clament les uns. «Nous mourrons de faim», rebondissent les autres.

Zacharie Bashwira reconnaît qu’il s’agit d’une équation complexe. Déforester et braconner pour survivre, ou être tué par la détresse? Si rien n’est fait, les problèmes sécuritaire et humanitaire dans l’est de la RDC vont s’accentuer.

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