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Femmes

Avortements: évitez les tutos sur les réseaux sociaux

Nombre de jeunes Maliennes risquent ainsi leur vie.

Mariam Sanogo

Publié il y a

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Avortements: évitez les tutos sur les réseaux sociaux

Avortements 3.0. De jeunes Maliennes risquent leur vie en mettant en pratique des conseils dispensés sur les réseaux sociaux. Quelle qu’en soit la raison, boire des litres d’infusion de céleri, de menthe ou de laurier est proscrit. Un avortement sécurisé se fait dans un établissement médical par une personne qualifiée.

«L’avortement par le biais d’astuces non médicales représente un danger. En plus d’être illégales, ces méthodes peuvent mettre en péril la vie des personnes», prévient Mme Fomba, spécialiste en santé sexuelle et reproductive. Pour elle, il est crucial de promouvoir l’accès à des contraceptifs de qualité, ainsi que de fournir des informations sur les options légales et sécurisées.

Dès lors, pourquoi ces tutoriels distillés sur les réseaux sociaux ont-ils du succès? C’est que le phénomène des grossesses non désirées prend de l’ampleur. Au Mali, une sur deux n’est pas été délibérément choisie. Dans le monde, 121 millions de grossesses surviennent de façon non intentionnelle, selon le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP). Ceci, le plus souvent en raison d’une faible adhésion aux méthodes de planification familiale.

De minces espoirs

Pour les jeunes filles de 18 à 24 ans, tranche d’âge la plus touchée, les tutos apparaissent permettent aussi de contourner une législation très contraignante en matière d’IVG. Le Code pénal malien limite l’avortement aux cas spécifiques de viol, d’inceste de maladie mettant en danger la santé de la mère et de l’enfant. Autrement, il est puni d’une amende de 1 million de francs CFA.

C’est d’ailleurs sur ce point que les ONG mettent l’accent. Pour elles, la non-légalisation de l’avortement est un frein sérieux à la santé reproductive et la santé des femmes. Le sujet demeure tabou au sein de la société, regrette Fanta Cissé, une militante pro-avortement au Mali. «Légaliser l’avortement permettrait pourtant un meilleur épanouissement des jeunes filles. Elles ne se tourneraient plus vers des méthodes clandestines et à risques mortels», plaide-t-elle.

En attendant, l’espace médical One Stop Center de Bamako, promu par ONU-Femmes et dédié aux femmes victimes de violence basées sur le genre, fournit aussi une assistante gratuite à celles souffrant des conséquences d’un avortement non sécurisé.

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