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Santé mentale

Catastrophes naturelles: l’importance d’un soutien psychologique aux sinistrés

Au lieu d’être secourus, les sinistrés de la crue du fleuve Congo sont abandonnés à eux-mêmes.

Olive Atangana

Publié il y a

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Catastrophes naturelles: l’importance d’un soutien psychologique aux sinistrés

La RDC-Congo connaît de graves inondations depuis plusieurs jours. Des pluies exceptionnelles qui se sont abattues sur le pays ont provoqué une augmentation du niveau du fleuve Congo, qui a atteint 6,05 mètres. Partout, les intempéries occasionnent des déplacements massifs de la population. Quelque temps auparavant, le Cameroun, la Libye et le Maroc ont connu, eux aussi, d’importantes catastrophes naturelles. Il s’agit respectivement d’un éboulement de terrain, de graves inondations et d’un séisme qui ont provoqué chacun plusieurs morts et laissé des milliers de personnes sans-abris, en détresse.

La survenue d’une catastrophe naturelle constitue un choc et un bouleversement complets pour les sinistrés. Elle met en lumière la nécessité d’apporter un soutien psychologique d’urgence à ces personnes touchées. C’est pourquoi les psychologues font partie des moyens déployés pour les premiers secours dans ces circonstances.

«Cette aide qui peut être apportée par les non spécialistes. Elle consiste à prévenir des problèmes de santé mentale», fait savoir Dre Laure Menguene, psychiatre à Yaoundé (Cameroun). «Dans ces situations, les sinistrés se sentent abandonnés et seuls. Il faut rapidement qu’ils comprennent qu’ils ne sont pas seuls», explique-t-elle.

Empathie, écoute, mobilisation sociale…

La crue du fleuve Congo et les pluies torrentielles qui l’ont précédée ont causé au moins quatre morts et la disparition d’une vingtaine de personnes dès la fin décembre. De nombreuses sinistrés se retrouvent sans-abri et sans secours d’urgence, abandonnés à eux-mêmes. Or, dans ces circonstances, un soutien psychologique et matériel est plus que vital.

Il s’agit d’identifier les besoins. «Souvent, les sinistrés ont perdu des proches. Le besoin urgent peut être simplement de trouver un abri, de passer un coup de fil, de retrouver quelqu’un. Donc il faut être sur le site pour cela, pour écouter leur leur détresse, veiller à ce que celle-ci ne dégénère pas», ajoute la spécialiste.

Mais ce n’est pas tout. «Le stress et la douleur étant là, on les aide à gérer la situation en étant empathique. Par des conseils en priorité, mais surtout à travers l’écoute », poursuit Dre Menguene. «Moins de 20% des personnes nécessiteront une prise en charge spécialisée, si ces premiers secours psychologiques sont bien effectués», souligne-t-elle. À en croire la psychiatre, «les premiers secours psychologiques, ce sont avant tout la mobilisation, l’accompagnement de tous».

En cas d’absence de ce soutien d’urgence, les personnes touchées courent des risques importants. Notamment, celui de développer un traumatisme psychologique. C’est-à-dire qu’elles vont développer des peurs, des craintes que la catastrophe reprenne dans l’immédiat ou par le futur. La personne risque d’y penser constamment, d’avoir des ruminations, des cauchemars. Aussi, on peut observer des états de stress post-traumatique dans les moments qui vont suivre l’évènement.

Selon certaines statistiques, les personnes ne recevant pas d’aide psychologique courent un risque de traumatisme plus élevé par la suite.

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