EPS: quand les élèves s’entraînent sur des terrains vagues

Commune de Yopougon-Palais, à Abidjan (Côte d’Ivoire). En bordure de route, un terrain rectangle de 100 mètres de long et 15 mètres de largeur a été remblayé avec du sable. C’est là que sont dispensés les cours d’éducation physique et sportive aux milliers d’élèves du collège d’enseignement secondaire privé Merajea, situé tout juste devant.

«Avant, nous empruntions un terrain du quartier. À cause de l’environnement malsain, nous sommes revenus devant l’école. Mais les risques sont importants, vu que les voitures circulent tout près», admet Franck Mah, directeur adjoint de l’école.

Le tableau est le même sur le terrain Timotel, non loin. Plusieurs établissements se partagent cette célèbre aire de jeux de Yopougon. Mais, de manière générale, les collèges et lycées privés d’Abidjan sont tous confrontés à un déficit d’infrastructures sportives.

«On s’adapte du mieux que l’on peut»

La raison principale, une absence de moyens financiers. Les seules disposant d’aires de jeux adéquates sont les écoles publiques, confessionnelles, et certains établissements privés prestigieux. Seulement, la pratique des cours d’EPS sur ces terrains nus et inadaptés comporte de nombreux risques de blessures et d’accidents graves pour les élèves. Surtout quand il s’agit d’exercices comme la gymnastique, le foot, la course.

«Selon les surfaces dont disposent ces établissements, nombre d’épreuves ne sont pas recommandées», avertit Dr Éric Allangba, médecin à l’Institut national de la jeunesse et des sports. «C’est notre quotidien. On s’adapte du mieux que l’on peut», répond Wilfried Tapé, professeur d’EPS. L’une des solutions serait, peut-être, la construction d’un complexe sportif pour chaque secteur de quartiers de la ville.