Société
Pourquoi tant de tabous autour des maladies mentales?
La Côte d’Ivoire figure au troisième rang des pays africains les plus touchés par le suicide.
La santé mentale est encore mal connue en Afrique. Ceci alors même que 5 à 7% de son 1,4 milliard d’habitants souffrent de pathologies lourdes comme la schizophrénie ou l’autisme. Cela, sans compter les séquelles psychologiques des conflits et catastrophes naturelles, et de la crise socio-économique.
Ainsi, la Côte d’Ivoire figure au troisième rang des pays africains les plus touchés par le suicide, notamment chez les 20-29 ans, confrontés à un chômage massif. Par ailleurs, les problèmes neuropsychiatriques sont à l’origine de 18% de la charge globale de morbidité en Afrique de l’Ouest, indique le groupe de réflexion et de recherche Wathi.
Ce tabou sur la santé mentale est dû à des facteurs culturels. Dans les sociétés africaines, les personnes souffrant de troubles psychiatriques et mentaux sont marginalisées.
À cela s’ajoute l’insuffisance de structures de prise en charge. Trois hôpitaux psychiatriques publics pour l’ensemble du Ghana, deux en Côte d’Ivoire, seulement 250 lits en Sierra Leone. Au Nigeria, seulement cent trente psychiatres pour 174 millions de personnes.
Pour inverser la courbe, l’OMS appelle à investir dans des politiques publiques conséquentes. L’alerte semble entendue, puisque des programmes se développent dans plusieurs pays. L’on assiste à une libération de la parole grâce aux réseaux sociaux et aux actions des ONG.
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