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E-santé: jusqu’où peut-on se fier aux objets connectés?

Fiabilité, pertinence d’utilisation, et validation médicale sont autant de problèmes posés.

Harding M'BRA

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E-santé: jusqu’où peut-on se fier aux objets connectés?

Montres-bracelets, trackers, balances… Les objets connectés censés nous aider à surveiller notre santé ont envahi le marché et deviennent presque incontournables au quotidien. Entre 2013 et 2020, le nombre d’applications dédiées à la santé aurait doublé, atteignant les 327 000, selon futura-sciences.com. Mais tous ces objets connectés sont-ils vraiment utiles et fiables?

Si l’on s’en tient au site Avantages.fr, qui les a notés, ils valent le coup d’être utilisées. Le média énumère trois bonnes raisons d’en faire nos alliés parce qu’ils aideraient à arrêter de fumer, à prendre soin de sa santé mentale, à faire des exercices de kinésithérapie à domicile.

Planetesante.ch rapporte, quant à lui, l’avis mesuré du Pr Vincent Gremeaux, responsable du Centre de médecine du sport du Centre hospitalier universitaire vaudois (Suisse). Le médecin reconnaît le côté pratique des applis santé pour leur capacité à nous inciter à l’effort avec des données en temps réel. Cependant, il soulève la question de leur fiabilité, de leur pertinence voire de leurs coûts. Avant de relever les mesures parfois inadaptées quelles fournissent. Ce qui rend leur leurs interprétations difficiles quand elles ne filent pas carrément la petoche à ses utilisateurs.

Une vigilance nécessaire

Son confrère Dr Nicolas Postel-Vinay est, lui aussi, d’avis qu’il faut prendre les mesures des applis santé avec des pincettes. Car leur fiabilité scientifique n’est pas prouvée. Il soutient, par exemple, qu’il n’y a pas de constantes précises pour mesurer la qualité du sommeil, comme il y a des chiffres précis de moyenne normale pour la glycémie, la pression artérielle. Il alerte même sur les risques dorthosomnie avec les interprétations de ces objets connectés. Autrement dit l’angoisse psychologique que des résultats alarmants pourraient susciter.

Sciencesetavenir.fr, de son côté, avance un problème d’algorithmes pour tenter d’expliquer le peu de précision des appareils connectés. Pour letemps.ch, ces appareils santé sont tout simplement inutiles. Le site met en avant le business du marché, leur peu de fiabilité et surtout le problème de protection des données à caractère personnel qu’ils posent.

«Nous sommes dans un moment charnière vis-à-vis de ces dispositifs et des nombreuses questions qu’ils soulèvent. L’idée n’est pas forcément de les rejeter en bloc, mais d’en faire des alliés pour mieux percevoir les pistes d’amélioration et changer durablement nos comportements», estime le Pr Vincent Gremeaux. Pour lui, l’idéal serait de «les utiliser pour se connaître suffisamment bien et pouvoir ensuite s’en détacher complètement, tant au quotidien que dans le cadre d’une pratique sportive, en particulier lorsqu’il n’y a pas d’objectif compétitif (nécessitant une extrême précision des données)».

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